J’aimais beaucoup Pierre Mauroy. C’est un homme sincère. Il était de la vieille gauche, mais il avait de vraies valeurs. Et il pissait droit.
Mon meilleur souvenir de Gros Quinquin, c’est ce jour où l’on s’est retrouvé côte à côte devant une rangée d’urinoirs publics, pour satisfaire à un besoin identique de soulagement de la vessie. Je pissais à côté d’un ex-premier ministre. Il me connaissait de vue, on a échangé trois phrases sur mon employeur de l’époque, et sur le petit monde solférinesque.
Et au bout de ces quelques instants à dire du mal de nos contemporains, il m’a raconté la blague du vieux médecin juif et du jeune qui urinent de concert dans les toilettes de la salle à Bar Mytzvah.
On a beaucoup ri, sans jamais pisser à coté.
Tous mes respects, Pierre Mauroy. J’aimais ta proximité. Et la force de ta volonté.