Imagine un paysage de garrigues, des chênes verts, des chênes kermes, des oliviers, du romarin en fleur.
Tout à coup, au détour d’un lacet du sentier, tu tombes nez à nez avec un l’évocation d’un Loup.
Tu es au départ du sentier du Pic Saint Loup, et tu as en face de toi un loup fait d’acier et de plastique fluorescent. Un loup au pied du Pic. L’Évidence. C’est le le nom du loup, le nom que son créateur, Thomas Monin, lui a donné. Thomas construit des animaux totémiques, des évocations spectrales. Des œuvres avec une puissance d’évocation sans pareil. Elles naissent dans son atelier, caché au fond du Morvan, et se baladent ensuite partout où des gens s’intéressent à cet art si particulier, si rare, et pourtant si populaire, l’art des paysages.
Cette fois, c’est la Communauté de Communes du Grand Pic Saint-Loup qui a initié la chose. Elle s’est appuyée sur le Passe Muraille, une association de sensibilisation au patrimoine. Le Passe-Murailles est allé chercher un commissaire d’exposition, Manuel Fadat. Et Manuel a ramené deux œuvres de Thomas Monin, l’Évidence au pied du Pic, Aurora, une baleine posée au col du Fambetou, entre l’Hortus et le Pic Saint Loup, évoquant le temps où la combe de Mortiès était peuplée de poulpes géants et de mammifères marins. Il a ramené aussi les Pheuillus du Phun, disséminés dans le village des Matelles, et plein d’autres œuvres. Ça s’appelle Au bord des paysages, Métaphores.
Et tout allait bien. Les gens se sont émerveillés, amusés, émus. Par dizaine de milliers. Tout allait vraiment très bien.
Jusqu’à ce qu’on retrouve le loupiot écroulé, vandalisé.
Par qui, on n’en sait rien. Un méchant, un ivrogne, un idiot qui a voulu grimper sur la dentelle d’acier. On en sait rien et on ne le saura pas. Le loup n’était pas surveillé, posé en pleine nature.
Oui mais voilà. Quand on fait ce genre d’opérations artistiques, aucune compagnie d’assurance n’accepte de prendre en charge les risques liés au vandalisme. Et en cette fin d’année, la Communauté de Communes n’a plus la capacité de faire face à l’incident.
Le créateur, qui comptait laisser l’œuvre au delà de la date de fin d’expo, pour qu’elle passe l’hiver chez nous, est catastrophé. Pour réparer le loup, il a deux options : le démonter, l’emmener dans son atelier, au fin fond de la Nièvre. Ou rester ici, la réparer sur place, et prolonger sa visite de quelques mois, comme c’était prévu. Mais pour cela, il faut effectivement trouver de quoi payer le temps de travail, un local assez grand pour s’installer, et un endroit pour que Thomas et son assistant puissent dormir et manger.
Parce que l’émotion est vive. Le loupiot, des dizaines de milliers de gens l’ont vu. Et comme toujours dans ces expositions, le public s’approprie les créations.
Alors on a décidé de tenter une expérience, avec Gwenaelle Guerlavais et Nicolas Ethève, de Médiaterrannée.com. On a pris nos téléphones, appelé les protagonistes, et on a lancé une petite opération de financement participatif pour relever l’Évidence. Trouver 2 ou 3 000 €, c’est pas la mer à boire.
Il va falloir qu’on trouve aussi l’atelier temporaire, et les deux gentilles familles du coin qui vont accepter de loger Thomas et son assistant pendant une semaine. Si tu as des idées, envoie.
Pour le numéraire, c’est simple, c’est un pot commun.
Paye tes 10 balles, et on va montrer au monde entier comment tout ça nous appartient, et comment on y tient.
C’est par là : https://www.lepotcommun.fr/pot/b0b0av8g
À très vite. Autour du loup remonté.