Nous voilà en 2016, année bissextile. Imagine que c’était déjà bissextile en 1008, quand est née la fille de Takasu, Sugawara no Takasu no musume, l’une des premières écrivaines de l’histoire du Japon. Et déjà aussi en 252, quand est née Wei Huacun, fondatrice du taoïsme. Et en 16, quand est née Julia Agrippina, l’une des plus grandes impératrices de Rome.
Je pourrais te les multiplier, des années bissextiles, il y en a eu…. Combien ? À vue de nez, une tous les quatre ans, on est en 2016… 504 !
Ah mais non. Depuis le calendrier grégorien, en 1582, on saute les années multiples de 100 qui ne sont pas divisibles par 400. Donc faut enlever 1700, 1800 et 1900. Reste 501.
Sauf que le calendrier julien débute en -45, et qu’au début, ces cons se gourent et mettent des jours intercalaires tous les 3 ans, du coup, ça merdouille pendant 40 ans, on remet les calendriers d’aplomb, on saute des années pour récupérer le bastringue, et on reprend le rythme normal en 8 après Jésus. Y’en avait eu 13 avant. Moins les deux zappées par le calendrier révolutionnaire.
Tu suis ? On en est à 509 !
Comme tu n’es pas sans le savoir, 509 est un nombre premier, et surtout un premier dit « de Sophie Germain ». Sophie Germain n’est pas ma cousine, c’est l’une des plus grandes mathématiciennes françaises et tout le monde ou presque s’en fout. Pourtant, elle a découvert des trucs incroyables, et je ne te dis même pas tout ce qu’on utilise encore, notamment dans le cryptage des clés informatiques, qui nous vient d’elle. Elle fut la première femme à remporter le grand prix de l’Académie des Sciences, en 1816, et elle a dit des trucs indispensables comme
Le temps ne conserve que les ouvrages qui se défendent contre lui.
Défends-toi, mais détends-toi. Ne sois pas raisonnable, fais ce que personne n’attend de toi. Passe une très bonne année, pleine de tout ce que tu voudras.