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De quoi ?

Mimi ou la culture en friche

C’est l’une des plus anciennes mécènes montpelliéraines. Et l’une des plus discrètes. Il y a près de 20 ans, “Mimi” Vergne a commencé à accueillir un premier artiste dans ses entrepôts. Les entrepôts de l’entreprise de son mari, qui faisait commerce de bois, à Figuerolles. Puis est venu un autre artiste. Puis un théâtre, fait de bouts de bois. C’est ainsi qu’est née la Cour Vergne. Une friche culturelle en plein cœur de la ville, sur une emprise artisanale.
Depuis des années, les mieux informés savent que l’histoire ne durera pas éternellement. Car elle est intimement liée à Mimi. Et que Mimi a aujourd’hui 94 ans. Depuis des années, pouvoirs publics et acteurs de la Friche de Mimi s’activent pour tenter d’anticiper. Tentative d’éclaircissement*.

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À l’entrée de la cour, un bosquet cache une petite maison dont on ne distingue qu’une terrasse en bois fleurie toute l’année. C’est ici que vit Mimi, depuis que l’entreprise familiale de négoce de bois Vergne s’est installée à Montpellier, en 19271.
En limite de Figuerolles, à la croisée de plusieurs axes de circulation, l’entreprise a fleuri, jusqu’à être un empire artisanal dans les années 1970, avec l’essor des cuisines en bois. Puis l’activité a décliné. Jusqu’à la cessation, en 1994.
Mimi n’a pas voulu vendre. C’est ici qu’elle a grandi, c’est ici qu’elle a aimé. C’est ici qu’elle veut vieillir, entourée de créateurs et d’artistes.
Alors elle ouvre sa cour. Doucement, en gardant le contrôle total de l’occupation. Pas de squat ici, pas d’anarchie. D’abord un atelier, puis un autre. Petit à petit les espaces se sont remplis. Au bout de la cour, Alain Garcia a construit le théâtre du Griffy. Une salle de 80 places, faite de bois recyclé et d’ingéniosité.
C’est la particularité de l’endroit : il est encore plein de bois. Si Mimi maîtrise l’occupation de l’îlot, empêchant une réappropriation totale de l’espace par les artistes, elle encourage à l’utilisation du bois encore stocké. Alors les artistes recyclent le bois, et avec lui, les souvenirs de Mimi.

Un « lieu intermédiaire » dans la foulée des années 90

Deux autres espaces naîtront ainsi au fil des années. Les locaux « des occitans », qui construiront à l’entrée de quoi héberger plusieurs structures, dont La Rampe et Radio Lengua d’oc.
Et au centre, un projet de résidence, dont le fils de Mimi sera le maitre d’œuvre : la Réserve. Vaste structure en bois aménagée par un jeune architecte, Luc Albouy, et un artiste, Frédéric Amar-Khodja. C’est là que s’installera, en 2006, la Friche de Mimi, à côté des locaux occupés par l’Ardec, association de gestion des entreprises culturelles.
En quelques années, « l’îlot Vergne » est devenu « la Cour Vergne », la friche « de Mimi ».

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La pluralité des appellations perdurera. C’est souvent l’une des caractéristiques de ces lieux.
En 2000, le gouvernement prend conscience de l’importance de ce mouvement de réappropriation de sites industriels par des artistes, et va chercher à identifier, nommer, et éventuellement aider des « lieux d’expérimentation ». C’est Fabrice Lextrait2, l’un des fondateurs et administrateur de la Friche de la Belle de Mai, à Marseille, qui est chargé de prendre son bâton de pèlerin et d’ausculter « ces projets qui posent de manière originale et singulière les conditions de production et donc de réception de l’acte artistique ». Il en ressortira des appellations : lieux intermédiaires, nouveaux territoires de l’art, et une politique de soutien public de l’État, si tant est que les collectivités territoriales fussent convaincues de l’apport culturel et urbain de ces espaces d’expérimentation.
La Cour Vergne n’est pas dans les sites étudiés. En 2000, il ne s’agit encore que d’espaces loués à très bas prix par une propriétaire mécène.
Mais le rapport Lextrait va marquer l’époque, et contribuer à mettre sous les projecteurs ces lieux différents, qui tantôt sont des squats artistiques, tantôt des lieux de création, tantôt des lieux d’expérimentations plus ou moins ouverts sur la ville, avec, souvent, de fortes dimensions interculturelles, des volontés de réinvention du rapport au public. Des lieux intermédiaires, organisés le plus souvent dans un triple rapport à la création artistique, à l’action culturelle, et à une dimension que l’on appellera selon les cas citoyenne, urbaine, sociale, ou territoriale3.

De là émergeront des aventures durables, comme la Friche de la Belle de Mai à Marseille, L’antre-peaux à Bourges, Mix-Art Myris et l’Usine Tournefeuille autour de Toulouse, le Confort Moderne à Poitiers, le TNT à Bordeaux, Mains d’œuvres à Saint-Ouen… Certaines seront confortées par de forts financements publics et des labels nationaux comme Culture Commune dans le Pas de Calais, devenue Scène Nationale, l’Atelier 231 à Sotteville-lès-Rouen, la Paperie à Angers, labellisés Centres Nationaux des Arts de la Rue, ou le Brise-Glace grenoblois, devenu Scène de Musiques Actuelles. D’autres seront reprises directement en gestion par les collectivités territoriales, devenant par un oxymore une « friche institutionnelle », comme les Subsistances à Lyon, ou directement insérées dans un projet de réhabilitation public, comme le 104 parisien. Soufrières des années 90, voilà les friches érigées au rang de nouvelles maisons de la culture dans les années 2000.

Montpellier est passé à coté de l’histoire des friches artistiques

Rares sont les villes qui sont passées à côté de l’histoire des friches. Montpellier en fait partie.
Pour sa décharge, la capitale régionale est dépourvue de toute tradition industrielle. Les anciennes usines sont rares, les lieux où expérimenter ne sont pas légion.
Pourtant, les années 1990 et 2000 comportent leur lot d’expériences, et de projets avortés.
Au milieu des années 90, des artistes investissent l’ancien bâtiment de la CRAM, avenue de Lodève, avant démolition. L’expérience est de courte durée, et l’équipe investit en 1997 un autre lieu, l’ancienne coopérative viticole, rue Saint Cléophas. Elle y restera 7 ans, le temps de porter un projet de réhabilitation soutenu par la DRAC et la Région, qui avortera finalement du fait du très faible engagement municipal.
Dans ce début des années 2000, un autre lieu devient friche, les anciens entrepôts textiles Agniel, près de ce qui devient alors Port Marianne. Avec Changement de propriétaire, ce sont cette fois des danseurs et des plasticiens qui investissent un territoire. Là encore, l’aventure s’arrêtera avec le revirement de la municipalité, qui avait pourtant acté le rachat des entrepôts textiles au début de l’année 2003.
Les deux opérations, la Coopérative et Changement de Propriétaire, ne manquent pourtant pas d’atouts pour réussir, si on les compare aux autres expériences françaises du moment : des équipes artistiques émergentes, un projet porté par un ou des référents crédibles, un modèle économique plutôt moins fragile que d’autres exemples français d’alors. C’est essentiellement sur les questions de gouvernance du lieu, et donc de pilotage du projet artistique, que les négociations achopperont. Le laboratoire, la friche, le lieu intermédiaire contiennent intrinsèquement une valeur anxiogène pour les pouvoirs publics. Angoisse sur la nature de l’engagement, angoisse sur ce qui en émergera. Ce sont encore les années Frêche, et la politique culturelle, faite d’institutions rayonnantes et de régies municipales de quartier, est marquée par une volonté de contrôle politique.
Dans la cour Vergne, la problématique est bien différente. Les artistes et les structures culturelles qui y logent bénéficient de la protection de leur mécène. Elle ne cherche pas un projet, mais un entourage. La Cour est une cour, pas un laboratoire, ni une friche artistique. Ce n’est pas une terre à l’abandon que les artistes gagneraient sur la mer, comme l’entend son étymologie batave. Ce que les usagers ont en commun, c’est d’abord la cour. Le projet commun est absent des premières années. Alain Garcia, fondateur du théâtre du Griffy et l’un des premiers occupants, nous confiera ne pas avoir pris l’exacte mesure de l’endroit. « Je n’avais pas mesuré qu’en m’installant ici j’étais rentré chez quelqu’un qui vivait une autre histoire. Je n’avais pas mesuré que Mimi voulait garder le contrôle de l’espace, et des accès. Du coup, la cour s’est fermée sur elle-même. La Rampe a construit ses bureaux là où Mimi voulait qu’ils les construisent, dans l’ouverture. Alors qu’on aurait dû ouvrir par l’autre entrée, par la rue Antérieu, avec un accès plus direct sur Figuerolles. »

« Je n’avais pas mesuré qu’en m’installant ici j’étais entré chez quelqu’un »

Vers le milieu des années 2000, les locataires de Mimi Vergne se sont rendu compte d’une autre évidence : ils étaient dans une situation viagère, au sens premier du droit public : Qui dure pendant la vie d’une personne déterminée. Leurs baux, économiquement intéressants, ne seraient pas renouvelés lorsque Mimi disparaîtra.
Non pas que les enfants de Mimi tiennent à tout prix à ce qu’ils partent. Mais que la réalité de la succession les obligerait à vendre pour payer les droits.
Dans ce que l’on appelle aujourd’hui la Friche de Mimi, la nécessité d’un projet collectif et d’une ouverture marquée sur le territoire s’est fait jour. Le collectif de la Friche, animé notamment par Florence Bernad (Groupe Noces) et Mathieu Lambert (le Garage Électrique) a cherché à dépasser le seul enjeu d’une mutualisation de locaux et de personnel pour s’ouvrir, à travers des animations, des moments de restitution, de convivialité aussi. Pour faire exister une âme collective, et acquérir suffisamment de notoriété et de reconnaissance pour s’assurer un soutien fort des collectivités le jour où la question de la succession se posera.
Car les structures présentes sont toutes ou presque soutenues, à des degrés divers, par les collectivités territoriales, et parfois l’État. Pour autant, que ce soit les soutiens financiers cumulés, les investissements passés, ou le projet collectif, rien ne garantira leur présence future. De cela, les animateurs de la Friche sont conscients. D’autres lieux, beaucoup plus emblématiques et dotés d’un projet plus ancien et plus affirmé ont cessé du jour au lendemain devant des impératifs de sécurité, ou devant la pression immobilière. La friche R.V.I. à Lyon, le Totem en Lorraine, la Caserne D’Angély à Nice témoignent de cette précarité.
Pour Jonathan Chevalier, le nouveau directeur de la Vista, la précarité, le risque, est la substance de l’activité artistique. Et l’incertitude, celle d’un théâtre. « C’est notre jeu quotidien. On est dans le spectacle. C’est un risque permanent. Un risque pour les artistes qui montent sur scène, un risque pour le théâtre qui doit remplir. La question des locaux est un risque de plus. On doit juste s’y préparer, et être capable de s’y adapter ». Jonathan a le calme de l’expérience. En 2012, le théâtre nîmois qu’il administrait a du fermer ses portes pour des raisons similaires. Les héritiers, mis en demeure de payer les droits de succession, ont vendu le théâtre auquel ils tenaient tant. Le Mobile Homme Théâtre a quitté le quartier Richelieu pour se réinventer dans une péniche. Mais l’histoire ne se reproduit pas, et la Vista n’a pas de projet nomade. Alors Jonathan sensibilise, questionne les collectivités territoriales, essaye de réduire les marges d’incertitudes dans une politique culturelle qu’il décrit comme un « savon qui glisse ». Sa seule certitude, c’est que La Vista n’aura pas les moyens de se reconstruire un théâtre si elle doit déménager. Mais il nourrit l’espoir que ce théâtre familial de proximité aura suffisamment fait la preuve de sa nécessité pour que les collectivités l’aident à rebondir, ou à rester.

« le risque c’est notre jeu quotidien. On doit juste être capable de s’y adapter »

Car la messe n’est pas dite, tant s’en faut. En 2010, la ville de Montpellier, alertée sur les inquiétudes de ces acteurs culturels, a posé un périmètre d’étude sur l’îlot Vergne, compte tenu de son importance culturelle. En d’autres termes, la Mairie pose le fait que la vocation culturelle du lieu doit être en partie maintenue, et le périmètre d’étude permet à la municipalité d’intervenir sur les futurs permis de construire.
Et des offres, il ne devrait pas en manquer. 5 000 m2 constructibles, en lisière de centre-ville, près d’accès routiers majeurs, même à Figuerolles, ça représente une opportunité d’aménagement. En 2011, une opération du même ordre est sortie de terre à deux pas de chez Mimi : la reconversion du site de l’ancienne CAF, rue Chaptal. Plus d’une centaine de logements ont été construits, dont un tiers de logements sociaux. Si la partie sociale a été financée sur des fonds publics (près de 5 M€), la partie privée (la résidence Grand Air) s’est commercialisée à plus de 20 M€. Le prix d’achat, lui, n’est pas connu.
Pour l’îlot Vergne, l’estimation varie selon une large fourchette en fonction des interlocuteurs. Sur les 5000 m2 des anciens entrepôts, un aménageur peut espérer construire 10 000 m2 habitables en R+3 (un rez-de-chaussée + 3 étages). Mais il doit composer avec la nécessité de parkings (une place pour 50 m2 habitables), pour être aux normes et espérer une commercialisation à 3000 € le m2. L’enjeu est donc de taille, et le prix d’achat à la famille Vergne estimé entre 1,5 et 5 Millions d’euros.
Mais pour l’une des expertes immobilières interrogées pour notre enquête, la contrainte de conservation d’une vocation culturelle, fût-elle à minima, change quelque peu la donne. « Lorsqu’il y a des contraintes assez fortes de ce type, avec la nécessité de financer l’investissement d’un équipement public, ce n’est pas forcément le mieux-disant, celui qui achète le plus cher, qui remporte la mise. Mais plutôt celui qui comprendra le mieux ce que veut la collectivité, et comment elle peut monter le projet le plus acceptable, tout en lui gardant un seuil de rentabilité important ».
Reste à comprendre ce que veut réellement la collectivité. Répondant à une question en conférence de presse, le 15 octobre 2014, Philippe Saurel, maire et président de la Métropole, déclarait « Si ils vendent à des promoteurs, les promoteurs seront obligés de discuter avec la ville, et là nous serons en capacité de leur demander des mètres carrés culturels. Parce que c’est un périmètre d’étude culturel, autour de l’îlot vergne. Lié à la culture. On a une protection du lieu grâce à la culture. Cela permettra d’intervenir sur les permis de construire, et de garder une présence culturelle forte dans ce lieu. Parce qu’outre la friche de Mimi, outre le théâtre, outre les radios associatives, outre le milieu occitan qui est très présent, on a là un lieu de culture très populaire qu’il convient de garder dans les anciens ateliers de la menuiserie Vergne. »
Aujourd’hui, les structures culturelles de la cour occupent près de 3000 m2. Dans la cour, personne n’a l’illusion que tout le monde pourra rester. La question est donc de savoir qui, et, dans quelles conditions.
Pour y voir semble-t-il plus clair, la Ville a commandé en 2014 une étude précise du potentiel urbanistique, et du potentiel économique des structures culturelles en présence au cabinet d’urbanisme Ubak. Mais le diagnostic, terminé début 2015, n’a toujours pas fait l’objet d’une communication municipale4.
Cette situation d’attente nourrit les angoisses de ceux qui veulent rester, ou qui ne savent pas où aller. Et les certitudes de ceux qui savent qu’il leur faudra inventer autre chose, un autre modèle, une autre implantation. Alors ils cherchent à anticiper, tout en maugréant contre l’absence d’anticipation des politiques culturelles.
L’avenir de la cour Vergne est toujours en friche.

*Ce texte est la version augmentée en notes et liens d’une enquête parue dans ce bijou de presse culturelle gratuite qu’est Let’s Motiv Méditerranée, au mois de juin 2015
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  1. Thierry Arcaix, Le quartier Figuerolles à Montpellier, imaginaire et lien social. 

  2. Fabrice Lextrait, Une nouvelle époque de l’action culturelle, rapport à M. Michel Dufour, secrétariat d’État au Patrimoine et à la Décentralisation Culturelle, mai 2001. 

  3. Philippe Henry, Quel devenir pour les friches culturelles en France ? D’une conception culturelle des pratiques artistiques à des centres artistiques territorialisés.  

  4. et au moment où ces lignes étaient publiées, la Ville de Montpellier n’avait répondu à aucune de nos nombreuses sollicitations 

De quoi ?

Avant que l’Acanthe n’explose

Ce que tu vois sur cette photo, c’est une fleur d’Acanthe. Une acanthus mollis parce que ses feuilles sont aussi molles que larges. Ce sont ces feuilles qui ornent les colonnes corinthiennes qui font la joie des amateurs de vestiges romains.
Dans quelques jours, cette fleur, comme un millier d’autres fleurs d’Acanthe, va atteindre sa maturité, exploser, et disperser des graines dans un rayon de 10 mètres dans le Jardin de la Reine.
L’Acanthe, c’est beau, mais ça envahit. Et comme toutes les plantes invasives, elle a besoin d’être jugulée pour ne pas nuire à la biodiversité.
Pour profiter pleinement de la floraison des acanthes, le Jardin de la Reine sera ouvert à toutes et à tous samedi 16 mai. Les bénévoles de l’association ont un gros chantier de nettoyage, et ils accueilleront les visiteurs, comme lors de chacune de ces journées depuis que l’association de sauvegarde s’est vu confier la gestion du Jardin de la Reine par la ville de Montpellier, il y a un peu plus d’un an.
Venez, profitez de ce lieu magique. Et des magnifiques fleurs de l’Acanthe molle, dite aussi acanthe de Montpellier.
Parce qu’ensuite, on coupera beaucoup de fleurs, pour alléger notre travail de l’an prochain.
À samedi. N’hésitez pas à venir avec du ravitaillement pour nos forces vives.

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De quoi ?

Reconstruire une passerelle entre l’histoire et le présent

Un lien historique s’est rompu, la passerelle du Jardin de la Reine n’est plus.

Dans la nuit du 15 au 16 juillet, les services de la ville ont fait procéder à l’enlèvement de la passerelle du Faubourg Saint Jaumes, qui reliait historiquement le Jardin des Plantes et le Jardin de la Reine, par le bâtiment de la « Vieille Intendance ».

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Outre l’état délabré et dangereux de la passerelle, cette décision est, paradoxalement, la conséquence de la première victoire de l’association de sauvegarde du Jardin de la Reine et de la vieille Intendance. En faisant racheter le Jardin de la Reine par la ville de Montpellier, la mobilisation citoyenne a conduit l’administration des domaines, en charge de vendre les deux biens de l’État, à scinder ce qui n’était qu’un seul lot, et à imposer à l’acheteur du Jardin l’enlèvement de la passerelle qui les reliait.

Parce que le bâtiment de la vieille Intendance est toujours en vente. L’État n’a pas abandonné l’idée de brader ce patrimoine historique.

Pourtant, ce bâtiment est d’une importance patrimoniale claire pour la ville et l’université. Il est, historiquement, le bâtiment de direction du Jardin des Plantes, le plus ancien jardin botanique de France, le lieu où tant d’innovations médicales et botaniques ont pu voir le jour, et faire de Montpellier une grande ville universitaire, et une grande place de l’histoire de la médecine.

La passerelle symbolisait le lien entre les deux parties de ce qui n’était qu’un même ensemble durant des siècles, en même temps qu’elle reliait deux jardins aux ambitions différentes, le Jardin des Plantes, lieu de recherche médicale et botanique, et le Jardin de la Reine, lieu d’expérimentation pour les fondateurs du Jardin des Plantes. C’est là que Richer de Belleval a conçu sa première « montagne » artificielle, testant la possibilité d’un écosystème équilibré et productif, fondant les principes de ce que l’on appellera des siècles plus tard l’agroécologie, l’agroforesterie, la permaculture, disciplines redécouvertes notamment dans le pôle agronomique montpelliérain, l’un des plus importants pôles de recherche mondiaux en agronomie, l’un des fers de lance de l’économie montpelliéraine actuelle.

La passerelle, lien symbolique, était aussi un pont entre l’histoire de la recherche montpelliéraine, son présent, et son avenir.

L’association de sauvegarde du Jardin de la Reine mettra tout en œuvre pour que le bâtiment de la Vieille Intendance ne soit pas vendu à des investisseurs privés, mais reste dans le giron public. Elle travaille à convaincre les collectivités et les universités de la pertinence d’un projet de réhabilitation qui conserve le périmètre historique du Jardin des Plantes, et qui soit le lieu où s’articule la recherche, la pédagogie, et la sensibilisation du public le plus large sur le colossal patrimoine montpelliérain en matière de recherche botanique et médicale, et son importance capitale pour l’avenir de la ville comme de la science. Ce bâtiment est au cœur de l’histoire de la Ville et de son identité.

L’association lancera en septembre une initiative citoyenne pour sauver la « Vieille Intendance ». Et lorsque nous aurons gagné ce combat, nous ferons reconstruire la passerelle. Promis.

La passerelle avant et après

 Rue du Faubourg Saint Jaumes, avant et après l’enlèvement de la passerelle.

Ça s'écoute, De quoi ?

On peut vous faire de la place si vous voulez nous rejoindre

Quatrième volet de ces petites mémoires sonores consacrées au mouvement des intermittents. Et dernier concernant Montpellier Danse. Je verrais ce que je fais avec Radio France…
Un machin sonore, ça s’écoute. Donc, clique :

Dimanche, 6 juillet. Encore une fois, les intermittents en lutte se retrouvent devant Montpellier Danse. Une semaine vient de s’écouler, chargée de grève, et de déplacements en Avignon. L’œil des médias s’est tourné vers la cité des papes. Le cœur de la lutte s’est déplacé, et ici, à Montpellier, le mouvement se cherche un nouveau souffle. Et de nouvelles formes d’intervention.

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Extraits sonores : The Revolution will not be televised. Cover de l’intemporel Gil Scott-Heron par Dana Bryant, Giant Steps Volume One, 1993.

Retrouver les autres volets :

La violence du silence par intermittence

L’Agora hors les murs

Salle pleine, rien ne se vide

Ça s'écoute, De quoi ?

Salle pleine, rien ne se vide

Mercredi 25 juin. Ce soir, Montpellier danse. Les personnels hier en grève ont décidé de laisser jouer Empty Moves, la pièce d’Anjelin Prejlocaj, tout comme le mouvement unitaire des intermittents. Ils sont là, pour autant, les artistes et techniciens en lutte. Sur le parvis du Couvent des Ursulines, ils discutent, distribuent des tracts, proposent au public présent de s’afficher comme spectateurs solidaires.

Pause avant la tempête. La salle se remplit, le mouvement se ressource. Après La violence du silence par intermittence, et l’agora hors les murs, troisième volet de cette restitution sonore du conflit des intermittents. Ça s’écoute, donc.

Clique :

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Extraits sonores : Empty Page, Sonic Youth, Murray Street. Empty Words Part 3, John Cage.

Ça s'écoute, De quoi ?

L’Agora hors les murs

Après deux jours d’actions dures, parfois confuses, de blocage partiel des spectacles, les grilles du festival sont closes. Ce soir, Montpellier Danse ne joue pas. Une partie du personnel est en grève, le spectacle ne peut avoir lieu. Chez les intermittents en lutte, l’heure est au soulagement. Les soirées de blocage ont été éprouvantes, et menaçaient de s’envenimer. Le mouvement se radicalise, et nombreux sont ceux qui redoutent désormais les débordements. Tandis que quelques autres les espèrent. Ce soir, l’heure n’est donc plus au silence, mais au dialogue avec le public.

Colères, doutes, radicalisation, dialogue. Après La violence du Silence par intermittence, deuxième volet de cette restitution sonore du conflit des intermittents. Ça s’écoute, donc.
Clique : 

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Crédits photo : CIP-LR.

Extraits sonores : Talk To Me, Tricky, Angels with Dirty Faces, 1988.

Ça s'écoute, De quoi ?

La violence du silence par intermittence

Le conflit des intermittents est un conflit très fort. Et très illustratif de la profonde crise dans laquelle nous avons plongé.
C’est un conflit difficile, car il met en jeu du sens, au delà d’une lutte que peu de gens comprennent, finalement. Et qui pose de constantes questions sur les modalités de la lutte, pour celles et ceux-mêmes qui y sont engagées. Retour sonore sur une action silencieuse. (Ça s’écoute, donc).

Alors clique :

 La suite de cette chronique sonore : L’Agora hors les murs

Montpellier, dimanche 22 juin. Depuis plusieurs semaines, la ville est l’un des principaux foyers du conflit entre les intermittents et le gouvernement. C’est que Montpellier compte de nombreux festivals, dont certains démarrent la saison nationale ou européenne. C’est le cas du Printemps des comédiens, en grève depuis début juin. Mais ce dimanche 22 juin démarre Montpellier Danse, l’un des plus importants festivals de danse européens. Et depuis les déclarations du premier ministre de jeudi dernier, annonçant l’agrément de l’accord et la mise en différé de son application pour ce qui est des articles organisant l’intermittence, le mouvement glisse vers une radicalisation. Et la plupart des intermittents mobilisés considèrent Montpellier Danse comme une très importante caisse de résonance…

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(photo ciplr)

Après l’action silencieuse, la parole se libère dans l’AG improvisée, place Candolle.

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Extraits sonores : Enjoy the silence, Tori Amos, Strange Little Girls, 2001, Silence, Portishead, Third, 2008.

et aussi

À Montpellier, EELV est en état de mort clinique

À Montpellier, EELV est en situation de mort clinique. C’est l’aboutissement d’une lente dérive clientéliste.

Voilà le texte que j’ai co-signé avec Nicolas Dubourg, Christian Dupraz, Nadja Flank, Jacqueline Markovic, Marie Massart, et Manu Reynaud.

Boulon et , rouillé écrou

Les résultats des élections municipales du 30 mars 2014 ont placé EELV à Montpellier dans une situation de mort clinique.

Un projet politique indigent, une stratégie inepte, des leaders disqualifiés, une poignée d’affidés en guise de militants, plus de local, plus de permanent : le cadavre doit être regardé avec lucidité.

Notre mouvement, qui était présenté il y a encore un an comme la deuxième force politique de la ville, n’aura plus de groupe, fut-il d’opposition, au conseil municipal, puisque sur les 12 personnes investies par le groupe local, seule une siégera, dans l’opposition.

Nous sommes donc passés de 9 élu-es écologistes dans la majorité en 2001, à 4 conseillers d’opposition en 2008, pour finir à un seul en 2014, quand dans le même temps deux de nos anciens adhérents siégeront dans la majorité.

Ce résultat est la conséquence d’une stratégie désastreuse, d’une combinaison politicienne à courte vue mise en œuvre par Mustapha Majdoul, fort d’une écrasante majorité basée sur des adhésions de complaisance et des pratiques frauduleuses.

Cette situation de main mise de type clanique a empêché tout débat réel et toute analyse approfondie des enjeux et des contextes au sein du groupe local d’Europe Écologie Les Verts.

Cette stratégie a été sévèrement sanctionnée dans les urnes dimanche dernier. C’est la démonstration que l’on n’achète pas l’électorat écologiste avec un logo et des arrangements d’appareils, mais qu’on le convainc sur la base d’un projet cohérent et solide. Le succès d’Eric Piolle et des écologistes à Grenoble en fournit un éclatant symbole.

C’est aussi la démonstration que les pratiques clientélistes, à l’œuvre au sein de notre parti comme au sein de l’électorat, peuvent contrôler la désignation des têtes de liste et l’imposition d’une stratégie, mais sont rejetées massivement par les électeurs.

Trois d’entre nous, candidat-es sur cette liste d’union opportuniste entre PS et EELV, peuvent témoigner de ce rejet massif dans la population, et de l’absence voulue et affirmée de toute réflexion collective des représentants d’EELV durant cette séquence.

Pour toutes ces raisons, il nous apparaît désormais impossible de continuer ainsi.

Ces dysfonctionnements ne sont pas nouveaux. Ils gangrènent le fonctionnement démocratique de nos instances locales, et rendent impossible l’expression d’un discours écologiste sincère et crédible. Un point de non retour a été atteint aujourd’hui.

C’est pourquoi nous demandons aux instances nationales la dissolution du groupe local EELV et sa re-création sur des bases saines, sans cartes de complaisance, dans le respect des règles démocratiques que nous défendons dans notre mouvement comme dans la société tout entière.

Le clientélisme politique a profondément sali l’espace politique, économique et social montpelliérain. Nous, écologistes, refusons de l’accepter comme une fatalité proliférant sur la précarité et la pauvreté de nos concitoyens. C’est donc d’abord en notre sein que nous devons radicalement trancher.

François Baraize, Nicolas Dubourg, Christian Dupraz, Nadja Flank, Jacqueline Markovic, Marie Massart, Manu Reynaud.
et aussi

Au printemps, le ginkgo renaît toujours

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Je voudrais remercier toutes celles et ceux qui nous ont soutenus, aidé, encouragé pendant cette campagne municipale. Pour moi et pour mes camarades écologistes Jacqueline et Marie, c’était une dure campagne. Nous n’étions pas à l’endroit où nous aurions voulu être. Cette stratégie n’était pas la nôtre. Nous l’avons subie et assumée par loyauté. Mais ce n’était pas la stratégie qui nous semblait la plus efficace pour transformer cette ville et son territoire par un projet écologiste, durable, solide. Comme elles, j’ai mis toute l’énergie que je pouvais mettre, loyalement, pour tenter des choses de l’intérieur, contrer l’apathie, les verrouillages et les blocages d’une société montpelliéraine qui a du mal à croire en son avenir, et poser les fondations d’un autre débat politique. Je l’ai fait en croyant que c’est possible, comme ça je peux me regarder dans la glace.

Je prendrais le temps de faire un bilan plus détaillé dans quelques jours, et de raconter un peu comment j’ai vécu les choses de l’intérieur, parce que je crois qu’il est essentiel de dire comment les choses se passent.

Philippe Saurel a gagné, au terme d’une campagne dans laquelle il a su indéniablement trouver l’angle du moment, et la stratégie la plus efficace pour l’imposer.

Je le félicite : il a su se mettre à l’écoute de la ville, et entendre le ras de bol des Montpelliérains face aux pratiques clientélistes qui touchent tous les appareils politiques montpelliérains, y compris EELV. Il s’est passé peu de journées pendant cette campagne où je n’ai pas entendu ce ras-le-bol.

Il s’est également passé peu de jours sans que je n’entende une vraie interrogation sur le devenir de la ville. Je regrette profondément qu’aucun véritable projet écologiste n’ait émergé dans cette campagne, et qu’il n’y ait pas eu de bulletin vert à mettre dans l’urne au 1er tour.

Fort de son hégémonie sur le groupe local EELV de Montpellier, Mustapha Majdoul a mis en œuvre des combinaisons politiques à courte vue, entraînant la quasi-disparition de l’écologie politique dans cette ville, alors que nous étions en mesure de porter un projet écologiste qui aurait pesé dans le débat. Cette stratégie, ici comme à Marseille, a été sévèrement sanctionnée dans les urnes dès le premier tour. Alors même que, dans toutes les grandes villes où les écologistes se sont présentés sur un projet autonome, leurs idées ont progressé dans l’opinion comme dans les futurs gouvernements locaux, EELV, qui avait 3 conseillers municipaux dans l’opposition lors du dernier mandat, en aura 1, toujours dans l’opposition. Quelle débandade. Il faudra en tirer toutes les conséquences.

Il faut maintenant reconstruire l’écologie politique à Montpellier. C’est un travail de fond, et d’abord un travail sur les dossiers. Les écologistes exerceront leur vigilance dans la mise en œuvre des engagements du nouveau conseil municipal, et du nouveau conseil d’agglomération.

C’est aussi la nécessité d’ouvrir le débat, beaucoup plus largement. Face à cette défaite des systèmes partisans, il n’y a qu’une alternative : tenter de reconstruire un système identique sur les cendres de celui qui vient de mourir, ou profiter du seul acquis de cette campagne d’union, la transversalité des pratiques, pour permettre à une génération de démocrates de préparer un autre projet pour la ville. Un projet fondé sur la transparence démocratique, la sobriété des finances publiques, la gestion durable de nos ressources, la transformation de l’économie locale autour d’un projet durable. L’écologie est une alternative globale. Elle ne se construit ni par la révolution, ni par l’incantation, encore moins par le greenwashing. Elle se construit en pollinisant, en montrant qu’elle est possible au quotidien. Ni par des accords d’appareils, ni par l’enfermement dans des niches confortables et minoritaires, mais par le débat, et la sincérité des engagements.

C’est le moment. Au printemps, le ginkgo renaît toujours, et bourgeonne.

*«Et pourquoi le ginkgo?» me demande-t-on. Parce que le ginkgo est un arbre légendaire, fossile, rescapé des ères précédentes, et qu’il renaît toujours. A Hiroshima, le premier signe de renaissance de la vie fut le bourgeon d’un ginkgo, que le feu nucléaire n’avait pas pu détruire. Les premiers ginkgos français ont été implantés à Montpellier, au jardin des plantes.

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Une économie de la culture, pas de la culture à l’économie

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Depuis plus de 10 ans, l’essentiel de mon activité professionnelle s’est résumé à une seule chose : construire les conditions du développement d’une économie de la culture. Faire en sorte que l’on reconnaisse les structures culturelles et artistiques comme des entreprises artistiques. Avec leur spécificité, mais également avec leur besoin d’entreprises. Il a fallu d’abord imposer cette idée au sein d’un secteur qui y était majoritairement rétif. Puis il s’est agi de convaincre les puissances publiques que la culture était une économie.

J’ai fait ça au détriment de toute rentabilité économique, sans concession, dans une utopie d’entreprise militante. J’y ai laissé énormément de plumes, mes associés se sont épuisés à me suivre, et ils avaient raison, tant nous avions l’impression de prêcher dans un désert.

Les choses ont changé, le rapport Filipetti a fait sauter des verrous, certes. Mais sur le terrain, les choses vont lentement.

Je me suis engagé dans cette campagne municipale avec le sentiment que cela devenait possible, que le moment était peut-être venu. Et que cette dimension des politiques culturelles est de toute façon devenue une urgence, parce que les fonds publics dédiés à la culture vont continuer à stagner, et qu’il faut trouver ailleurs les moyens d’une viabilité économique des entreprises artistiques et culturelles.

Dans le dialogue avec Jean-Pierre Moure et Nicole Bigas, j’ai trouvé, pour la première fois dans cette région, un responsable politique qui non seulement comprenait ce que je disais, mais qui était convaincu que la culture est une économie, et qu’il faut aussi l’aider comme telle. Qui comprenait que faire de la culture à l’économie était une impasse, et qu’au contraire, il fallait construire les outils pour développer l’économie de la culture, accompagner le développement des entreprises artistiques, inventer les outils pour le faire.

Le programme culturel de cette liste n’est pas parfait. Aucun programme n’est parfait. Mais les dimensions de l’emploi culturel et de l’économie de la culture ne sont pas traitées comme une priorité parmi d’autres. Elles sont au cœur du projet.

Elles sont au cœur de la réflexion sur le soutien aux entreprises artistiques, sur les outils d’accompagnement, « les incubateurs », qui, bien sûr, ne ressembleront pas aux incubateurs de start-up existants, mais s’appuieront sur un savoir-faire éprouvé. J’ai vu tant de projets artistiques de talents éclore dans cette région, et buter sur un plafond de verre, parce que les compétences en gestion, en communication, la connaissance de l’économie spécifique de telle ou telle discipline pêchaient. Les outils que nous voulons construire sont de cet ordre : permettre aux porteurs de projet artistiques d’être accompagnés sur les dimensions qui leur manquent pour percer. C’est ça le sens de l’incubateur. Et derrière ça, il y a l’idée forte que l’économie de l’art est une économie du risque et du prototype, et qu’on ne peut pas faire porter sur les seuls artistes l’intégralité du risque. C’est le rôle de la puissance publique, comme c’est son rôle dans les autres secteurs économiques. Aider les entreprises artistiques de talent, depuis le repérage des émergentes à l’accompagnement des confirmées sur les dimensions qui leur manque pour être viables.

Ces dimensions sont aussi au cœur de la partie du projet sur l’accès à la culture et la proximité. Bien sûr qu’il faut tenir un discours de la vérité, que les acteurs artistiques de ce territoire n’arriveront pas tous à vivre de leurs créations, que l’action culturelle, l’implication sur le territoire doivent aussi être valorisées, et que ceux qui font ça sérieusement doivent pouvoir en vivre même si la DRAC les ignore. C’est pour cela que l’on veut construire des conventions sur 3 ans, que l’on cherchera à consolider de l’emploi en réfléchissant aux complémentarités d’activité et de mission.

Et ces dimensions sont aussi au cœur de la réflexion patrimoniale. Avec un supplément d’âme. Que l’histoire de cette ville ne soit pas seulement une histoire pour touristes, mais que les Montpelliérains s’en emparent pour mieux être acteurs de leur ville.

Et pour tout ça, je peux considérer que le boulot a été fait dans la préparation de ce projet.

Ami-es artistes, cultureux de tous bords, soutiers de back-office, techniciens de spectacle ou cachetonneurs, je n’ai pas à vous dire ce que vous aurez à faire dimanche 23 mars.

Moi, j’irai voter pour la liste dans laquelle je suis engagé. La liste conduite par Jean-Pierre Moure. C’est la seule, à mes yeux, qui porte un projet et qui donne sens à nos futures politiques culturelles.